Léon de Portanqueu, esquire, a partagé le monde en deux : d'un côté, le sous-bois où fleurit chaque année l'amélanchier, se transformant l'espace d'une courte saison en feu d'artifice ; et de l'autre, le monstrueux boulevard et ses gratte-ciels. Sa fille Tinamer, avant de traverser «du mauvais côté des choses», croisera, entre autres, Maître Petroni, soi-disant propriétaire des lieux, Monsieur Northrop, qui fut autrefois lapin, et Coco, l'éternel enfant prisonnier du Mont-Thabor.
Dans ce petit nid d'épines étouffé dans les rosiers sauvages et les névroses de banlieues, les personnages luttent pour se libérer des vastes filets de la vie et de la folie.
Avec l'arrivée des navires à vapeur, les voiliers sont peu à peu abandonnés par les marins. C'est le cas du Saint-Elias, un grand voilier nommé ainsi en l'honneur d'Elias Tourigny, curé de Batiscan, auquel de nombreux personnages tenteront de redonner sa noblesse d'antan.
Quand l’exquis docteur Ferron – ici conteur, chroniqueur, romancier, fabuliste – règle ses comptes avec le mythe du Diable, cela donne un merveilleux texte à tiroirs : médusé, le lecteur y voit sortir non pas un, non pas deux, mais trois créatures fantasques (Jean Goupil, Jean Goupil, Jean Goupille) qui, toutes, réussissent à rouler le Malin dans la farine de leurs pactes.